Conférence de Jean-Pierre WENGER

 

25-10-2005 – Perpignan – 40 minutes

 

« Présentation de François Brousse »

 

SOMMAIRE

 

1     PLAN DE LA CONFÉRENCE : 2

2     « SILENCE » – Poème de François Brousse. 3

3     LES COULISSES DE LA BIOGRAPHIE.. 4

3.1          Brève introduction. 4

3.2          Historique : de René Espeut à JPW... 4

3.3          Les sources d’information. 4

4     LE LIVRE.. 6

4.1       La 1ère option biographique : CHRONOLOGIE. 6

4.2       La 2ème option biographique : FB, PERSONNAGE À DÉCOUVRIR.. 6

4.3       La 3ème option biographique : COMMENTAIRES & CITATIONS. 6

4.4       La 4ème option biographique : CITATIONS ANACHRONIQUES. 7

4.5       La 5ème option biographique : CHAPITRES DÉCOUPÉS EN SOUS-TITRES. 7

4.6       CONCLUSION 8

5     LE CONTENU DU LIVRE 9

5.1       PREMIÈRE PÉRIODE – JEUNESSE STUDIEUSE : 1923 – #1936 (10-24 ans) 9

5.1.1        LECTURE : 9

5.2       SECONDE PÉRIODE – 1939-1950 : NOSTRADAMUS, CYCLES & ASTRONOMIE. 10

5.2.1        « 1934-1990 » Étude de Nostradamus. 10

5.2.2        Les cycles. 10

5.2.3        L’astronomie. 10

5.3       TROISIÈME PÉRIODE – 1950-1963 : LA POÉSIE DE LA 4D.. 11

5.3.1        L’article de Raymond Cahisa. 11

5.3.2        Lecture : 11

5.3.3        Le manifeste de la 4D.. 11

5.3.4        Au point de vue de la poésie. 11

5.3.5        Lecture : 11

5.3.6        L’anneau de Salomon. 12

5.3.7        Lecture : 12

5.4       QUATRIÈME PÉRIODE – 1963-1975 : DE « CELUI QUI ATTEND » À « CELUI QUI VIENT »  13

5.4.1        Le rôle caché de François Brousse en mai 1968. 13

5.4.2        Lecture : 13

5.5       CINQUIÈME PÉRIODE – 1975-1995 : « L’ÉCOLE DE PERPIGNAN » & LA POÉSIE DU TRANSFINI 14

5.5.1        L’École de Perpignan. 14

5.5.2        Lecture : 14

5.5.3        La poésie du Transfini (1989-1995) 16

6     « RENONCEMENT » – Poème de François Brousse. 18

 

2         « SILENCE » – Poème de François Brousse

 

François BROUSSE « Ivresses et Sommeils » Imprimerie Labau – Perpignan – 1980 (page 77)

   

 

SILENCE

À Marguerite Maynard

 

Autrefois, j'ai rêvé de gloire.

Ce rêve au fond de ma mémoire,

N'est que la ruine d'un palais...

Je préfère un secret délire

Qui vole plus haut que la lyre

Dans les silences étoilés !

 

Qu'importent les mots et les mètres

Dans la cage des géomètres,

Puis-je enfermer mon sylphe d'or ?

Il plane dans l'inaccessible,

Dans les jardins immarcessibles,

Dépassant l'aigle et le condor !

 

Abîme grouillant de réponses,

Pour mieux t'étreindre, je renonce

Au tambour du matin vermeil

Je cherche derrière la flamme,

Et j'écoute l'épithalame

De mon âme avec le soleil !

 

 

 


 

3         LES COULISSES DE LA BIOGRAPHIE

3.1.1 Brève introduction

Mesdames, mes demoiselles, messieurs, chers amis, selon la formule consacrée, c’est avec un grand plaisir que je propose à votre attention, à votre lecture, un livre biographique qui vient de sortir pourrait-on dire et qui est intitulé François Brousse l’Enlumineur des Mondes.

Ce livre manquait dans le paysage littéraire du XXème siècle, le XXIème siècle a comblé cette lacune.

 

3.1.2 Historique : de René Espeut à JP Wenger

Pour la petite histoire, il faut savoir que c’est René Espeut qui manifesta pour la première fois – à notre connaissance – l’idée d’une biographie de François Brousse. En effet, alors qu’il présentait son ami le conférencier Brousse en soirée du 08 novembre 1977 à Perpignan, il précisa prévoir un livre avec le titre : François Brousse, qui êtes-vous ? 

Le destin l’a emporté en 1979 avant de réaliser son projet.

 

Cette idée a été reprise par une personne perpignanaise proche de FB au début des années 1980 ; ce dernier l’incitait d’ailleurs dans ce sens : – Posez-moi des questions ! Allez-y !

Ce qui fut fait mais les temps n’étaient pas mûrs.

L’idée a resurgi après le décès de l’intéressé, en 1996, puis en 1998, par une amie parisienne qui envisagea une biographie.

Plusieurs signes personnels très nets m’incitèrent à lui proposer mon aide car je pressentais intuitivement l’énormité de l’initiative, vu l’énormité de l’œuvre de Brousse et quand des ennuis de santé la freinèrent en 1999, j’étais prêt intellectuellement et psychologiquement à prendre le relais.

 

Donc 6 années ont été nécessaires pour aboutir ; en gros 4 années pour les recherches et les rencontres et 2 années d’écriture.

 

3.1.3 Les sources d’information

LES ŒUVRES PUBLIÉES PAR FB

Ces recherches eurent lieu dans les bibliothèques municipales (Perpignan & Montpellier principalement), et nationale : je mentionne ici la Bibliothèque Nationale de France (BNF) mais je ne dois pas oublier les Archives municipales et départementales.

Il s’agissait d’abord de retrouver les livres originaux publiés par FB et là, surprise, 2 livres n’ont pas été retrouvés, La Tour de Cristal (1939) et Chants dans le Ciel (1940).

L’œuvre de FB est loin d’être dépourvue d’éléments biographiques, je ne citerai que sa rencontre en 1938 à Béziers et Montpellier avec Zorah, et aussi sa rencontre avec l’énigmatique comte de Saint-Germain en avril 1966 à Vernet-les-Bains.

 

L’œuvre publiée est déjà conséquente, mais il y a également des textes non encore publiés – en nombre important – comme par exemple le Bloc-Mémo, un carnet tenu par François juste avant le baccalauréat, c’est-à-dire de 1928 à 1932. On y remarque, entre autres, l’idéal que se doit de véhiculer tout véritable poète et aussi sa vive admiration de Gandhi.

 


 

LES ARTICLES DE/SUR FB

Ensuite la consultation patiente de 36 revues périodiques culturelles – à peu près une dizaine du Roussillon et une quinzaine ailleurs – couvrant une période de 1939 à 1995 (46 ans) a fait apparaître 328 articles concernant de près ou de loin François Brousse. Ce fut une moisson féconde et je dois le dire, inattendue !

 

Enfin l’exploration de 14 journaux – quotidiens & hebdomadaires – de 1950 à 1995, a permis la découverte de 245 articles concernant de près ou de loin François Brousse.

Signalons au passage que 167 figurent dans L’Indépendant et 55 dans Midi Libre.

 

À travers ces articles on peut apprécier la place originale, intellectuelle, artistique et spirituelle de François Brousse – une place qu’il revendique d’ailleurs dans ses propos et ses écrits – mais qu’il ne nous était pas encore donné de constater avec évidence. On peut remarquer les différents thèmes abordés de manière préférentielle au cours de sa vie.

 

Il ne faut pas oublier l’œuvre orale, c’est-à-dire les conférences – à peu près 430 ont été répertoriées –, les entretiens ici ou là, dans les cafés, en privé, en voiture ou autre. À ce sujet, j’ai pris l’option biographique de faire confiance aux textes des conférences non publiées dans la mesure où ils étaient corroborés par ailleurs ; mais chaque fois que cela a été possible, j’ai préféré citer un texte publié, facilement accessible.

 

 

DE L’ŒUVRE ORALE AUX SOURCES VIVANTES

À côté des sources écrites et orales de F.Brousse, il y a les sources vivantes, c’est-à-dire les témoignages de personnes.

 

Par ordre chronologique, il y a d’abord sa cousine Alice Grau-Robert décédée en 2002 ; elle a surtout donné des souvenirs très précieux concernant François alors qu’il avait entre 15 et 23 ans ;

 

Puis les circonstances ont permis que je rencontre 2 collègues de lycée de François, qui l’ont connu vers 1928-1932, au moment où ils passaient le baccalauréat, à une période qui recoupe celle d’Alice Grau-Robert ;

 

Ensuite il y a les amis connus au moment de la guerre (1940-1942) ;

 

Puis vers 1951-1952, Claude Van Dyck fait la connaissance de Brousse ; ses souvenirs englobent plus de 22 années, de 1952 à 1974, et de façon plus intermittente au-delà.

À ce propos j’ai sollicité Claude pour environ 25 entretiens ; il a été très patient… Cela m’a pris environ un mois et demi pour intégrer et ordonner sur ordinateur toutes les informations qu’il m’a transmises !

 

Je n’oublie pas les collègues de travail de François, professeurs eux aussi : 4 ont été retrouvés ;

Je n’oublie pas non plus 8 anciens élèves de F.Brousse, des témoignages qui vont de 1951 à 1975 ;

 

Enfin il y a de nombreux amis, une quarantaine.

 

J’ai connu dans cette activité d’étonnants contacts d’âme à âme, avec une personne décédée et une personne vivante.

 

Alors question de vérité : est-ce que tous ces contacts étaient utiles à une biographie ?

 

Je le pense au vu des informations collectées, plusieurs d’entre elles sont inédites (Spiritisme, date de sa mort, par exemple) et ne figurent nulle part ailleurs. Et quand elles ne sont pas inédites, il est parfois bienvenu d’en rappeler certaines.

 


 

4         LE LIVRE

4.1      La 1ère option biographique : CHRONOLOGIE

Venons-en au livre proprement dit.

La première option biographique prise pour ce livre est qu’il a été rédigé selon un mode chronologique, car d’une manière générale, l’esprit humain appréhende facilement l’aspect séquentiel d’une vie.

 

4.2      La 2ème option biographique : FB, PERSONNAGE À DÉCOUVRIR

 

Il faut savoir aussi que je n’ai pas voulu privilégier d’emblée François Brousse sous un aspect particulier. Déjà la préface extraite de son livre L’Enlumineur des Mondes – présente en début du livre – donne la tonalité d’un être aux dimensions cosmiques. C’est suffisant.

C’est un choix délibéré, conscient et volontaire ; donc le lecteur se fait lui-même son jugement à l’aide, le plus souvent, d’éléments bien référencés, qu’il peut même vérifier la plupart du temps.

Une des forces, d’ailleurs, de ce livre réside dans sa bonne tenue historique ; une de ses faiblesses, peut-être, dans le style.

 

 

4.3      La 3ème option biographique : COMMENTAIRES & CITATIONS

La 3ème option biographique concerne les commentaires personnels du biographe. Ils sont peu nombreux. On lui en a fait la remarque.

 

a)      Ils apparaissent notamment pour présenter de façon synthétique, sous forme d’atmosphère générale, les œuvres de jeunesse de François Brousse qui n’ont pas été publiées, donc pour pallier à une carence, car il eut été dommage de ne pas connaître la remarquable fécondité littéraire de cette époque. De même, ces commentaires reviennent pour les œuvres de fin de vie, période particulièrement riche d’inspiration. Pour ces dernières, j’ai englobé plusieurs titres de livres dans l’atmosphère de ce que j’ai appelé « LA POÉSIE DU TRANSFINI » et « LA SOUFFRANCE DU POÈTE » en montrant la récurrence de ces deux thèmes dans les dernières années de sa vie. C’est un choix. J’ai aussi expliqué l’originalité du livre intitulé Le Sourire de l’Astre

 

b)      Des commentaires mettent en évidence, par delà les années, un trait constant dans la vie de François Brousse, par exemple sa difficulté à se faire éditer et non pas seulement imprimer, du moins jusqu'à l’apparition de La Licorne Ailée.

 

c)      Trois passages plus personnels, assez courts, relatifs au biographe, dans les années 1981, 1993 et 1995 mettent en relief les liens assez forts, d’amitié initiatique existant entre François Brousse et moi-même. Ils font comprendre au lecteur la raison personnelle, profonde, motivant cette biographie  

En fait, les commentaires du biographe sont assez présents mais discrets.

 

Souvent, les faits parlent d’eux-mêmes et je laisse les commentaires, soit à François Brousse, soit à ses proches ou à ses contemporains. Conséquence : il y a donc de nombreuses citations.

Ces citations, c’est quand même le biographe qui les a choisies et qui les a disposées selon un canevas qui fait, à quelques moments précis de la vie de François Brousse, des rappels à son passé ou des allusions à son futur.

 

C’est une force et une faiblesse à la fois, mais, à mon avis, ce livre ne pêche pas par manque d’esprit synthétique parce qu’à propos de plusieurs sujets, notamment la guerre 1939-1945, le Wesak ou bien Mai 1968, le lecteur entre dans l’intimité de ces événements, et cela d’une manière originale, je pourrais même dire, unique au monde.

 


 

4.4      La 4ème option biographique : CITATIONS ANACHRONIQUES

 

Cependant, les citations débouchent sur un gros problème : L’ANACHRONISME.

Prenons un exemple ; en 1927, à l’âge de 14 ans, François Brousse rencontre Apollonius de Tyane.

Ce n’est que bien plus tard que François en a parlé à ses amis.

Quant aux écrits, les premières traces d’Apollonius dans l’œuvre de François Brousse apparaissent en 1956 dans la revue Agni et encore, il n’y mentionne pas sa rencontre.

q       En 1982 il ÉCRIT – mais brièvement – qu’il a été initié par Apollonius, ;

q       en 1983, la revue Dialogues la précise un peu plus ;

q       mais ce n’est qu’en mars 1990 que le récit [1] de cette rencontre est publié dans un B.M.P. Les circonstances avaient attendu qu’un retranscripteur transmette le texte à la Licorne Ailée.

 

Alors voici la question du biographe : à quel moment, dans le livre, faut-il mentionner et développer cette rencontre ? Est-ce en 1927 ? En 1956 ? En 1982 ? En 1983 ? ou en 1990 ?

J’ai choisi 1927. Si tel n’avait pas été le cas, la biographie de François Brousse se résumait à un condensé couvrant ses 20 dernières années et on perdait le fil d’une vie.

 

 

4.5      La 5ème option biographique : CHAPITRES DÉCOUPÉS EN SOUS-TITRES

 

LES CHAPITRES

Ce livre comporte 43 chapitres.

 

Un chapitre peut traiter soit trois années, soit deux années, soit une année de la vie de François Brousse, soit même un seul événement ; ce sont les chapitres-clés :

q       La rencontre avec Zorah (1938) occupe un chapitre entier ;

q       La Poésie de la Quatrième Dimension également, pour 1952 ;

q       comme d’ailleurs la rencontre avec le comte de Saint-Germain ;

q       Le Wesak prend tout un chapitre, en 1980.

 

Une originalité consiste dans le fait que chaque chapitre est découpé en paragraphes dont les titres sont écrits en majuscules et apparaissent dans le sommaire :

ð      Cela permet une respiration dans une lecture dense, il faut le dire ;

ð      Cela permet au lecteur de sauter un paragraphe ;

ð      Cela permet un repérage facile ;

ð      Cela permet de passer aisément d’un paragraphe à l’autre.

 

Dans un premier essai, j’ai essayé d’enchaîner des événements consécutifs qui n’ont quasiment pas de lien direct entre eux. Le résultat ne fut pas probant et la découpe en paragraphes, a été généralisée. Les longueurs de ces paragraphes, varient d’une demi-page à 2 pages.

 

 


 

4.6      CONCLUSION

Voici un bilan, une comparaison rapide avec deux autres biographies.

 

§         Le Tome-1 de la biographie de Victor Hugo par Jean-Marc Hovasse, qui a paru en 2002, fait 1366 pages pour les 50 premières années de la vie de V.H et on attend le Tome-2.

 

§         La biographie de Krishnamurti par Mary Lutyens comporte 810 pages en TROIS VOLUMES et plus de SEPT ANS DE TRAVAIL

 

Donc vis-à-vis des 2 auteurs que je viens de citer, je suis un petit garçon, car ce livre ne comporte que 600 PAGES EN UN SEUL TOME et il est le résultat de 6 ANS DE TRAVAIL. Je pense que j’ai consacré trop de temps aux recherches en bibliothèque, car je me suis aussi passionné pour ce que je ne cherchais pas mais que j’ai trouvé cependant… !

 


 

5         LE CONTENU DU LIVRE

 

On peut constater 5 GRANDES PÉRIODES dans la vie de François Brousse, 5 périodes caricaturales dans lesquelles il ne faut pas s’enfermer, mais qui traduisent une activité principale parmi d’autres.

 

5.1      PREMIÈRE PÉRIODE – JEUNESSE STUDIEUSE : 1923 – 1936 (10-24 ans)

Cette période s’étend sur toute sa jeunesse, c’est-à-dire depuis l’âge de 10 ans où il a commencé à écrire (1923) jusqu’à la fin de ses études universitaires (mars 1936 ou novembre 1937).

De cette période, comme par miracle, il est resté un cahier de Lycée qui a traversé les âges. Ce cahier semble relatif à une classe de Seconde environ, donc quand il a 15-16 ans.

  • Sur ce cahier de lycée, on y voit des notes prises en cours,
  • des traductions en anglais, des conjugaisons en espagnol,
  • des devoirs de physique (comme le principe du téléphone, l’optique) et des éléments de géométrie avec le calcul des surfaces, etc.
  • Et, au milieu de tout cela, on y trouve des poèmes et aussi quelques phrases étonnantes sur LA POÉSIE qui dénote une réflexion et une maturité peu fréquentes à cet âge-là.

5.1.1 LECTURE :

La véritable Poésie, cet abîme d'ondes surnaturelles où – neige ardente et lumineuse – le buste des sirènes émerge, où mille Attirances ouvrent le charme des yeux lucides et des chevelures étranges, où les navires de pourpre aux longues voiles d'or renferment dans leur sublime image […]

Et toi, Poésie, tu te dresses, incorruptible, vêtue d'idéal et de force illimitée, dans la fulgurance de l'Âme !

Le lacis inextricable et harmonieux de tes rythmes qui se croisent, se marient, serpents d'aurore et de flamme, emprisonne les cœurs dans ses mailles célestes ; on les voit palpiter comme les poissons au ventre d'argent qui, tirés des flots (par ?) les pêcheurs respirent une atmosphère magique.

Ta césure savamment subtile, le Zeus d'or de tes rimes, le balancier d'acier de tes phrases, forment une instrumentation miraculeuse, jaillie des profondeurs comme la lave et qui déployant ses millions de têtes peut exhaler l'univers des sons, depuis le glissement d'une larme vespérale sur la robe d'une gentiane jusqu'aux hymnes des éternels Esprits !

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5.2      SECONDE PÉRIODE – 1939-1950 : NOSTRADAMUS, CYCLES & ASTRONOMIE

Ensuite, on voit apparaître une seconde période de 1939 à 1950 que j’intitule « NOSTRADAMUS, CYCLES & ASTRONOMIE »

5.2.1 « 1934-1990 » Étude de Nostradamus

Les études nostradamiques : elles ont commencé dès 1934 (21 ans) sous l’exemple de sa tante Léonie et ne se termineront qu’en fin 1990, soit plus d’un demi-siècle (56 ans).

C’est en avril 1940 qu’il découvre que l’invasion allemande parviendra jusqu’aux Pyrénées et cela lui en donne le frisson.

 

Il découvre aussi que Nostradamus le MENTIONNE, et cela dans trois Centuries différentes : la Centurie I-26, la Centurie IX-9, et la Centurie IV-55. Dans cette dernière, François Brousse se reconnaît sous les traits de la « Corneille. » En effet, d’après les traditions, la Corneille est un oiseau-prophète, annonciateur de catastrophes. (BROUSSE F., Nostradamus ressuscité – Tome 1, Éd. La Licorne Ailée, 1996, p. 151-152)

 

Or F.Brousse avait prédit l’écroulement du Fascisme dès mai 1939 dans la revue Astrosophie.

 

5.2.2 Les cycles

Les résultats de ces études sont étonnants. Je citerai uniquement le cycle de Mars – 130 ans – et le parallèle temporel entre Napoléon 1er et Hitler, ce parallèle est effarant et il conclut : « L’homme s’agite et le nombre gouverne. » (BROUSSE François « Nostradamus ressuscité – Tome 1 » Édition La Licorne Ailée – 1996 (page 245))

 

Mais il ne s’arrête pas en si bon chemin et, en sa qualité de GRAND SÉRRURIER de l’Histoire, il a en sa possession, DEUX clés particulières, la Clé de Diamant et la Clé d’Or. Ces deux clés sont évidemment des cycles. La clé de diamant est le cycle de 1000 ANS, et la clé d’Or est le cycle de 300 ANS.

 

Alors, dans une série d’articles parus dans la revue Destins de mai 1947 à mai 1948 sous le titre Le Secret des Tombes royales, il annonce avec ces 2 cycles une période très délicate aux alentours de l’an 2015.

Ce résultat est conforté par son analyse de La Prophétie des Papes, dont l’écriture date de 1949. Ces découvertes des cycles sont contemporaines de l’écriture de son fameux poème Le Rythme d’Or.

 

5.2.3 L’astronomie

À la même époque, il passe des cycles dans l’histoire des peuples, aux cycles des corps célestes dans l’espace. Il préconise, dès 1948, l’existence de 4 PLANÈTES SUPPLÉMENTAIRES : Proserpine à 10,5 milliards de km du soleil, Minerve à 13 milliards, Junon à 16 milliards et Vesta à 19 milliards de km. Il termine son étude avec cette remarque :

Le caveau des rois de France forme un temple extraordinaire dont le fronton s’évanouit dans les abîmes azurés. On y pénètre en croyant trouver des cendres humaines, un sable qui a vécu, et nous tenons dans notre main une poussière d’étoiles… (BROUSSE F., Le Secret des Tombes royales, Éd. La Licorne Ailée, 1991, p. 49)

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5.3      TROISIÈME PÉRIODE – 1950-1963 : LA POÉSIE DE LA 4D

5.3.1 L’article de Raymond Cahisa

Le 17 juillet 1952, l’écrivain Raymond Cahisa est l’auteur d’un article occupant une page entière du journal grand folio Sud-Ouest (Bordeaux), intitulé : « À l’inconscient surréaliste substituant le sur-conscient François BROUSSE, philosophe et conteur, fonde le groupe de la Quatrième Dimension. »

 

Raymond Cahisa y précise l’originalité de François Brousse vis-à-vis du surréalisme et de la science.

5.3.2 Lecture :

Le surréalis­me recherche dans l'inconscient et notamment dans l'état de fatigue et les rêves, les sources de son inspiration, rejette la raison et la mo­rale. François Brousse prétend que l’homme est triple : un inconscient animal où grouillent les instincts, un conscient humain, et un sur­conscient angélique, surhumain. L’homme, et surtout le poète, doit non pas tomber dans l'inconscient, mais se hausser jusqu’au sur-cons­cient qui est le domaine de la Quatrième Dimension.

Au lieu de tourner le dos à la raison, il faut la suivre jusqu'au moment où l’intuition la remplace. Einstein a fait du temps la qua­trième dimension de l'espace. Er­reur dit Brousse. Au-delà du temps et de l'espace, au‑delà du monde matériel rayonne la quatrième dimension qui est un surmonde. Il faut, pour atteindre ce surmonde, une véritable discipline intérieure : rejet de toute pensée de haine, cul­ture de l'enthousiasme et du sens esthétique, recherche dans les rêves, pensée métaphysique.

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5.3.3 Le manifeste de la 4D

Cet article de Raymond Cahisa se base en fait sur un texte de François Brousse intitulé « Le Manifeste de la Quatrième Dimension » rédigé en juillet 1950 (Archives François Brousse - Pages 1107 à 1130), mais qui ne sera publié qu’en 1974.

 

5.3.4 Au point de vue de la poésie

Sans délaisser le flot harmonieux du lyrisme et l’élan impétueux de la poésie épique, qui « transportaient le lecteur vers l’ailleurs », à présent, c’est l’étrangeté, la stupéfaction, l’instantané dans une nouvelle expression où, parfois, la rime et le rythme disparaissent.

Vous trouverez un exemple de cette Poésie dans Au Royaume des Oiseaux et des Licornes dont les DEUX TIERS DES POÈMES ont été écrits à cette époque-là, en 1951-1952.

5.3.5 Lecture :

L'être asexué, fantôme métallique,

Portant des points lumineux sur le torse,

Marche au faîte des églises écroulées.

Il franchit les fleuves d'acier brûlant

Sur les ponts gardés par la Sphinge

Dont les seins glaciaux sont gonflés d'astres.

L'être asexué contemple la mort

Et, quand le haut de son corps pivote,

La poitrine devenant le dos, le dos la poitrine,

La sphère des étoiles éternelles

S'arrête, puis repart en sens inverse [2] .

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5.3.6 L’anneau de Salomon

Cet article de Raymond Cahisa mentionne cinq poètes-artistes qui ont un projet commun, l’édition d’une anthologie assez copieuse sous le titre L’Anneau de Salomon. Ces 5 artistes sont : Marthe Cormary, Anaël, Kitty Pagès, Élisabeth de Ponthière et bien sûr, F.Brousse ; et ils veulent, ces 5 artistes, unir « Classicisme et Surréalisme dans une synthèse supérieure. »

5.3.7 Lecture :

Monsieur l’Éditeur ;

Nous avons formé un groupe de cinq poètes qui veulent fonder une école nouvelle LA QUATRIÈME DIMENSION dont l’idéal serait d’unir Classicisme et Surréalisme dans une synthèse supérieure. Chacun de ces poètes garde sa vivante individualité, mais le même souffle intemporel les soulève tous. Ils pensent que le Superconscient, source lumineuse des inspirations, ne doit pas se confondre avec les bouillonnements troubles de l’inconscient. La littérature doit s’irradier de mystère et de grandeur. Ces nouveaux écrivains prolongent la haute tradition romantique, en y mêlant des reflets de sagesse yoghique ou de bouddhisme Zen. Nous vous présentons une anthologie de cette nouvelle école sous le titre L’ANNEAU DE SALOMON. Si l’on en croit Éliphas Lévy, l’anneau de Salomon est à la fois circulaire et carré. Il symbolise à merveille la Quatrième Dimension. Un Manifeste de François Brousse, précisant l’arcature spirituelle du mouvement, sert de préface à notre ouvrage.

[…]

L’ANNEAU DE SALOMON réunit des écrivains imprégnés d’une formule inédite et dont les œuvres peuvent répondre aux aspirations du siècle.

POUR LE GROUPE DE LA QUATRIÈME DIMENSION. 

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Ce projet d’anthologie a-t-il vu le jour ? Nous ne le savons pas, car aucune trace de ce recueil n’a été trouvée.

 

 

5.4      QUATRIÈME PÉRIODE – 1963-1975

DE « CELUI QUI ATTEND » À « CELUI QUI VIENT »

Avec le ruban des 12 années qui vont de 1963 à 1975, on entre dans une période ésotérique de F.Brousse, qu’on pourrait intituler : De CELUI QUI VIENT (L’Avenir du Monde, N°7, Strasbourg, juillet 1937) à CELUI QUI ATTEND.

Ces 2 expressions dans lesquelles F.Brousse se reconnaît proviennent de livres prophétiques comme ASIA MYSTERIOSA ou de commentateurs contemporains de prophéties.

 

§         « 1963 » : François Brousse devient conférencier, à Prades et à Perpignan et il crée l’Ordre Olympien de la Rose-Croix d’Or, sous le regard de Victor Hugo et de Christian Rosenkreutz.

 

§         « 1975 » : il recrée l’Ordre Olympien de l’Oracle d’Or déjà lancé en 1973.

 

Ces 2 ordres sont totalement virtuels, c’est-à-dire qu’ils n’ont aucune structure, aucune cotisation, aucun local attitré ; ils sont en fait des courants de pensée auxquels on adhère ou auxquels on n’adhère pas.

 

5.4.1 Le rôle caché de François Brousse en mai 1968

Cette période 1963-1975 englobe Mai 1968 : il va de soi que cet événement ne le laisse pas indifférent. Prompt à lever le flambeau de la liberté et de l’individualisme, François Brousse analyse, dans un article de l’Indépendant, la situation collective et individuelle pour tracer la voie de l’avenir.

Cet article est probablement le seul texte où François Brousse exprime ses idées d’organisation de la société.

 

Cet article n’est que la partie émergée de l’iceberg de Mai 1968. F.Brousse, là aussi, va étonner le lecteur, car lui, François Brousse, se propulse à la base de cette effervescence des peuples. Je ne vous en dis pas plus pour l’instant, pour vous laisser le plaisir de la découverte.

 

5.4.2 Lecture :

De Varsovie à Madrid, une traînée de flamme a secoué toute l’Europe, et un nouveau visage de la révolution surgit dans une gloire insolite : la révolte des étudiants. Le philosophe doit s'interroger sur cet événement imprévu qui trouble les structures en apparence les plus diverses, et bouleverse avec le même mépris les pays socialistes, les pays capitalistes, les pays paternalistes. Observons qu'à Prague le mouvement a triomphé, chassant les vieux fantômes staliniens. En France, Paris redevient la tête du monde et semble prêt à promulguer des paroles qui retentiront en lois universelles. Ce tremblement de terre s'explique par le réveil du géant enseveli : l'individualisme. Pendant un demi-siècle, on a entendu gronder les credo totalitaires qui font de l'obéissance la vertu suprême des États. Courbe la tête, esclave, et tu seras heureux. Mange ta pitance, suis les mots d'ordre du Gouvernement, adore les idoles, oublie ta dignité d'homme libre ! La jeunesse a répondu Non à ce réalisme avilissant.

[…]

Les étudiants ont confusément compris, et certains même lucidement, l'axiome fondamental. […]

Ni la science, ni le réalisme ne suffisent à rendre les peuples heureux. On a visé le bien-être, on a manqué le bonheur et perdu la liberté. Néanmoins, ce que le marxisme apporte, c'est la suppression du chômage et de la misère. Ce que transmet le capitalisme, c'est la liberté de pensée et d'expression. Deux trésors inestimables qu'il faudrait unir dans une mutation créatrice. La technicité folle, inhumaine, a jeté l’Allemagne dans les bras sanguinaires d’Hitler, et la Russie industrialisée dans les bras lugubres de Staline. Il convient d'allumer à nouveau sur les cimes la grande flamme de la liberté. Sans elle, la personne humaine s'efface, et les sociétés écrasantes pourrissent. Avec elle, la pensée s'exalte, la poésie jaillit, le bonheur rayonne, la civilisation reprend sa marche majestueuse vers l'idéal. Le mot de l’avenir sera socialisme et liberté ! (BROUSSE F., « Le réveil de l’individualisme », L’Indépendant, 1er juin 1968)

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5.5      CINQUIÈME PÉRIODE – 1975-1995

« L’ÉCOLE DE PERPIGNAN » & LA POÉSIE DU TRANSFINI

 

De 1975 à 1995 fleurissent une vingtaine d’années avec ce que Brousse appelle lui-même dans 4 des ses poèmes « L’École de Perpignan » tandis qu’il aborde ce que j’appelle « La Poésie du Transfini. »

5.5.1 L’École de Perpignan 

 

Tout d’abord qu’est-ce que l’École de Perpignan ?

L’École de Perpignan, c’est tout un style résolument moderne, original, de rencontres et d’idées, entre F.Brousse et ses amis :

 

²      Ce sont les rencontres dans les cafés, les repas dans les libres-services avec des activités intellectuelles et artistiques que vous découvrirez dans le livre ;

 

²      Ce sont les rencontres chez les particuliers où F.B. donne même des conférences comme celles chez Madeleine Branger à Prades ; mais aussi pour des repas et des cénacles ;

 

²      Ce sont les évocations du comte de Saint-Germain, en plein air, à Vernet-les-Bains ;

 

²      Ce sont les rencontres au Cénacle « L’Infini », rue de la Lanterne à Perpignan avec les visions dans le miroir et avec les multiples procédés originaux pour connaître les réponses aux questions des uns et des autres (Les 3 chiffres, la kabbale, les rêves, la bibliomancie, etc.)

 

²      Bref, les questions de chacun sont au centre des rencontres et là, François Brousse se dit : « Pire que Socrate ! » car il va même jusqu’à inciter à se poser des questions et à ne point y répondre !

 

 

q       l’École de Perpignan est une école où se mêlent intuition et rationalité, elle s’approfondit toujours davantage dans une aurore naissante ;

q       c’est une école où l’esprit découvre sa totale et enivrante liberté vis-à-vis de toutes les contingences, y compris celles du temps, de l’espace et de la causalité, et à ce titre, nul ne peut se l’approprier mais chacun peut en être le vecteur ;

q       C’est une école qui unifie et qui libère en même temps ;

q       C’est l’anarchie idéaliste, pourrait-on dire pour rappeler un titre du Midi Libre à propos de F.Brousse ;

q       C’est la poétogamie qui est une expression renouvelée de ce que le Moyen-Âge avait découvert sous le nom d’ « amour courtois » ; »

q       C’est l’humour mais aussi le don de soi dans la joie.

 

5.5.2 Lecture :

« 09-05-1993 » « L’École de Perpignan – Une école »

François BROUSSE « Les miroitements de l’infini » Édition La Licorne Ailée – 1994 (page 343)

 

UNE ÉCOLE

 

L'école de Perpignan

Domptent les aigles véloces,

Elle chasse en trépignant

Les musaraignes colosses.

 

Son cri monte sans effort

Jusqu'aux montagnes ultimes

Elle emplit son coffre‑fort

Des plus rayonnantes rimes.

 

Elle s'installe au milieu

Des clairières infécondes

On entend au fond des mondes

Retentir sa cloche en feu.

 

Tout renaît sous son regard

Elle ensemence d'étoiles

Les profondeurs idéales

Et les lendemains hagards.

[…]

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5.5.3 La poésie du Transfini (1989-1995)

 

LE TRANSFINI

Vers la fin de sa vie, plus précisément à partir de 1989, F.Brousse développe une nouvelle notion qui n’apparaît pas avant dans son œuvre, celle du « Transfini », du « Transréel. »

 

Cette notion est connue depuis la fin du dix-neuvième siècle grâce aux travaux du célèbre mathématicien allemand Georg Cantor (1845-1918) qui fit une série de découvertes inattendues :

 

(Par exemple,) il y a autant d'entiers pairs que d'entiers tout court,

(il y a) autant de points sur un segment que dans un carré,

(il y a) beaucoup plus de nombres transcendants que de nombres rationnels.

 

Cette hiérarchie dans les ensembles infinis conduit progressivement Cantor à définir des nouveaux nombres, les ordinaux transfinis, et à définir une arithmétique sur ces nombres.

(Source : Site Internet http://www.bibmath.net)

 

Le mot « Transfini » est susceptible de plusieurs approches :

 

²      pour le dictionnaire Larousse (1949), c’est ce « qui dépasse le fini sans être l’infini proprement dit » ;

 

²      pour l’ingénieur Marcel Lallemand, c’est ce qui est « positivement non fini [3]  »

 

²      et pour François Brousse, le Transfini est l’union du fini et de l’infini dans une synthèse transcendante et son domaine est celui de l’illumination [4] .

Il n’est pas sans méconnaître les avancées cantoriennes aux frontières de la Mathématique et de la Métaphysique, aux frontières mêmes des facultés humaines et quand on lui demande : « Que vit l’adepte lorsque ni présomptueux, ni timoré, il examine l’infini ? », il répond :

 

La question est fort subtile, mais on peut dire qu'il se renouvelle sans cesse en devenant lui-même l'infini. C'est comme un orage où des éclairs se succèdent incessamment. On entrevoit une première illumination infinie, puis une seconde, infinie également, puis une troisième et ainsi de suite à l'infini. L'exploration de ce gouffre sans borne devient la contemplation éblouie de l'être humain devenu par là-même surhumain. Les mots sont impuissants à traduire un pareil état, car ils sont enfermés dans la forme et le nombre, alors que cette contemplation intuitive dépasse toutes limitations, même celles du Cosmos, même celles des entités mathématiques. Plus haut qu'Einstein et plus haut que Cantor s'élève la perception directe de ce qui n'a aucune borne, ni aucune entrave et qui est comme le souffle de Dieu [5]

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De 1989 à 1995, il intitule « Transfini » six de ses poèmes et il le mentionne dans plus de trente de ses poèmes.

Si la Quatrième Dimension peut être considérée comme une surmultiplication de l’Être,

ð      être en plusieurs endroits en même temps ;

ð      être en même temps à plusieurs époques différentes ;

ð      être moi-même et d’autres en même temps dans le vertige de l’amour ;

ð      être vivant et mort en même temps ; etc. ;

 

 

je suis tenté d’avancer que, dans le Transfini, on est à la fois « Ici et Maintenant » et « Toujours et Partout »…

 

Pour terminer mon propos, voici une définition des plus cosmiques, des plus vertigineuses de l’illumination, donnée par F.Brousse dans une rencontre à Clamart le 22 janv. 1991:

 

« L’illumination, c’est sentir que toutes les cellules de votre corps sont autant de soleils et que ces soleils correspondent avec tous les soleils de l’espace »

 

 

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6         « RENONCEMENT »

Poème de François Brousse

 

7 février 1991 – François BROUSSE « Les transfigurations » Édition La Licorne Ailée - 1992 (page 26)

 

 

RENONCEMENT

 

J'ai sondé les métamorphoses,

J'ai connu l'amour et la mort,

Je ne désire qu'une chose,

C'est le néant où l'on s'endort.

 

J'ai senti les phlox et les roses,

Je renonce aux vastes essors,

Je renie les apothéoses,

Vieux navire, je rentre au port.

 

De tout souci je me délivre,

Je ne ferai plus qu'un seul livre

Les stances de l'éternité.

 

Je rentrerai dans le mystère

On se demandera sur terre

Si cet homme a bien existé.

 

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[1] BROUSSE François – Entretien à Paris le 23-02-1983. Notes de JPW transmise à la Licorne Ailée

[2] BROUSSE François « L’être asexué », poème probablement écrit le 11 avril 1951, dans « Au royaume des oiseaux et des licornes » Éditions La Licorne Ailée – 1982

[3] LALLEMAND Marcel « Le Transfini, sa logique et sa métaphysique », Éditions Desclée De Brouwer (Paris) – 1934

[4] BROUSSE François – Conférence à Paris le 18 février 1994

[5] BROUSSE François dans Revue « Bulletin du Maître Polaire » N°9 – mars 1984 Édition La Licorne Ailée